BILANCIEL HUMANITAIRE: Sophie Touttée Henrotte à Madagascar aux Enfants du Soleil
En visitant l’association les enfants du soleil et en rencontrant tous les éducateurs, plusieurs sujets ressortaient dans les difficultés rencontrées avec les enfants dans les foyers dont « le pipi au lit ».
Beaucoup de jeunes ont cette problématique même à l’age de 15 ans.
L’énurésie est une incontinence diurne ou nocturne chez l’enfant à un âge où l’enfant doit normalement pouvoir contrôler sa miction.
Jusqu’à 2 ans, 90% des enfants sont énurétiques la nuit et 25 % à 3 ans. Jusqu’à 5 ans, on ne peut pas vraiment parler d’énurésie. Les garçons sont plus touchés que les filles.
Les origines de cette énurésie est très souvent d’ordre psychologique. ll peut y avoir un facteur génétique, c’est souvent héréditaire.
Je me suis sentie au départ totalement démunie devant eux, plus d’1/3 des enfants sont concernés par ce problème. Parfois dans certains foyers il y a plus de la moitié des enfants qui ont ce soucis. Les manques parentaux pour ces enfants sont terribles, souvent abandonnés dans les rues, abusés, ils vivent dès tout petits des angoisses terribles qu’ils revivent ensuite dans leurs rêves.
L’idée m’est venue de les réunir par tranche d’ages pour les faire conscientiser à l’aide de dessins et pour comprendre ce qu’ils vivent la nuit.
Se dessiner faisant pipi au lit et puis aller cocher la colonne bébé ou grand sur un tableau noir en fonction si je veux rester un bébé ou si je veux grandir. A ma grande surprise, certains même plus grands n’ont pas hésité à se positionner dans la case bébé, cherchant à être protégés, sécurisés et en restant tout petits, ils s’imaginent qu’on les abandonnera moins.
Les tranches d’age sont intéressantes car en fonction, la conscientisation n’est pas la même. Une petite fille s’est dessinée en princesse faisant pipi avec un environnement tout en rose. D’autres se dessinent avec toutes les tâches ménagères à faire ensuite, se lever, enlever les draps, les porter à laver, prendre sa douche…Pour certains cela semble être une souffrance, pour d’autres cela fait partie de leur quotidien.
- L’essentiel pour l’enfant étant de pouvoir en fait extérioriser ses peurs et angoisses de la nuit.
- Il faut l’impliquer à sa prise en charge.
- Ne pas le culpabiliser ce qui risquerait d’augmenter le trouble.
- Diminuer l’apport hydrique avant de se coucher
J’ai eu l’idée également de faire faire un petit tableau pour certains si ils sont motivés pour progresser et de mettre des colonnes avec des smileys en fonction de leur progrès au quotidien. Les éducateurs m’ont ensuite fait part de l’évolution.
De nets progrès se font ressentir progressivement dans certains foyers. Les enfants peuvent exprimer leurs angoisses, le fait d’être paresseux à se réveiller, le fait de boire parfois trop d’eau avant de dormir, le fait de ne vouloir aucun conseil ni d’aide des autres, certains rêvent qu’ils font pipi dans un pot dehors.
L’essentiel est de ne pas dramatiser mais de comprendre et de pouvoir en parler librement. Quand ils sont entre eux avec la même problématique, ils arrivent mieux à s’exprimer.